Une seule chose me fait souffrir: devoir profiter seule de tant de beauté. Je voudrais crier par-dessus le mur: je vous en prie, faites attention à ce jour somptueux !

N’oubliez pas, même si vous êtes occupés, même si vous traversez la cour à la hâte, absorbés par vos tâches urgentes, n’oubliez pas de lever un instant la tête et de jeter un oeil à ces immenses nuages argentés, au paisible océan bleu dans lequel ils nagent.

Faites attention à cet air plein de la respiration passionnée des dernières fleurs de tilleul, à l’éclat et la splendeur de cette journée, parce que ce jour ne reviendra jamais, jamais !

Il vous est donné comme une rose ouverte posée à vos pieds, qui attend que vous la preniez, et la pressiez contre vos lèvres.

Je vous avais parlé de Rosa Luxembourg car une émission retraçant sa biographie est passée sur Arte en janvier. Un extrait de cette lettre dont j’ai réussi à trouver l’intégralité avait été lu à cette occasion et j’avais trouvé ce texte admirable car écrit en prison.

Je vous souhaite une bonne journée… et méditer